Vous avez remarqué une petite grosseur inhabituelle au niveau de votre sillon inter-fessier ? Ne paniquez pas, il s’agit probablement d’un kyste pilonidal, une anomalie due à certains facteurs, principalement une mauvaise pousse des poils sur cette zone intime de votre anatomie. Bénin, il peut toutefois devenir douloureux, mais se soigne grâce à une opération chirurgicale. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce nodule.
Qu’appelle-t-on kyste pilonidal ?
Définition
On le connait également sous les appellations de « kyste sacrococcygien » ou de « sinus pilonidal ». Il s’agit d’une petite poche qui apparaît et se développe généralement dans le sillon entre les fesses (environ à quelques centimètres du canal anal) ou dans la région du coccyx. Dans de rares cas, le kyste pilonidal peut apparaître au niveau de l’ombilic. Le kyste pilonidal se développe autour d’un poil ou d’un cheveu court.
Développement
Il est possible que le kyste passe inaperçu s’il n’y a pas d’inflammation. Il arrive dons parfois que la personne ne se rende pas compte de sa présence. Dans le cas où le kyste devient inflammatoire, il s’infecte, se met à gonfler, durcit et produit du pus. La douleur apparaît par conséquent dans cette région et le kyste commence à devenir purulent, s’étend et se ramifie. On peut constater la présence de plusieurs kystes à la fois dans le pli inter-fessier.
Formes de kyste pilonidal
- Le kyste pilonidal chronique présente des fluides purulents qui ne s’accompagnent pas de douleurs insomnifiantes. La personne atteinte peut toutefois ressentir des démangeaisons et une légère sensation d’inconfort ;
- Le kyste pilonidal aigu revêt la forme d’un abcès rouge et douloureux et purulent. Cette forme précède parfois la forme chronique.
Qui est sujet à un kyste pilonidal ?
Les études de cas ont démontré l’incidence du kyste pilonidal :
- Il affecte plus les hommes que les femmes (entre 2 à 3 hommes pour une seule femme) ;
- Il concerne surtout les hommes du type caucasien à cause de leur plus forte pilosité (par rapport aux africains et aux asiatiques) ;
- Il touche environ 0,7% de la population ;
- Il affecte généralement les jeunes adultes (21 ans chez l’homme et 19 ans chez la femme).
Quelles sont les causes du kyste pilonidal ?
L’obésité et la sédentarité
Ces deux facteurs à risques favorisent la majorité des cas de kystes pilonidaux. En effet, l’apparition de ce kyste est liée à une mauvaise pousse sous-cutanée du poil, qui se replie sur lui-même et fini par créer un abcès. Le sillon inter-fessier étant une zone étroite, le poil peut parfois connaître des obstacles et croitre sous la peau. Il en va de même pour la personne dont le travail implique une position assise pendant plusieurs heures d’affilée. De mauvaises habitudes d’hygiène sont aussi considérées comme facteurs de risques au développement d’un kyste pilonidal.
L’hérédité
38 % des cas de kyste pilonidal sont liés à des antécédents au sein d’une même famille. Par exemple, une peau à tendance grasse, une forte pilosité ou un sillon fessier marqué sont des caractéristiques physiques qui peuvent accentuer le risque de développer un kyste pilonidal.
Certaines pathologies
On peut constater l’apparition de nodules liés à une pathologie telle que la maladie de Verneuil par exemple. C’est une maladie cutanée inflammatoire et chronique qui affecte les follicules pileux. La maladie de Crohn peut également être une des causes du kyste pilonidal.
Comment se débarrasser d’un kyste pilonidal sans chirurgie ?
Lorsque le patient consulte en tout début d’infection, lorsque la douleur est modérée, le médecin peut prescrire un traitement antibiotique à large spectre. Il faut toutefois savoir que ce traitement n’est appliqué que sur une zone sans cellulite et soigneusement épilée. Il est aussi recommandé de bien laver et de bien sécher la zone concernée afin d’éviter l’inflammation. Sinon, le kyste est légèrement incisé pour évacuer le pus et drainer la zone infectée. Un médicament pour la douleur peut aussi être fourni si elle est intolérable.
Que se passe-t-il si vous ne traitez pas un kyste pilonidal ?
L’aggravation du kyste
Si malgré le traitement médicamenteux, le kyste ne disparaît toujours pas, il est alors recommandé de songer à l’opération. Un kyste pilonidal infecté est en effet dangereux pour la santé et la douleur peut alors devenir invalidante. Si certains kystes ne sont pas détectés pendant des années, ils peuvent se « réveiller » du jour au lendemain. Et dans le cas où la personne les manipule constamment sans prendre des mesures d’hygiène ou si la zone est constamment humide, ils s’infectent.
Le recours obligatoire à l’opération chirurgicale
L’opération du kyste n’est pas une opération lourde, mais le temps de convalescence est long, car une bonne cicatrisation requiert des mesures spécifiques. Une chirurgie permettra d’enlever le kyste dans son intégralité. L’intervention chirurgicale se déroule sous anesthésie. Le chirurgien peut :
- Supprimer le kyste en faisant un « cratère » dans la peau. La convalescence est alors longue ;
- Réaliser une « chirurgie fermée » et cureter le kyste sans altérer la peau ;
- Retirer le kyste en préservant la peau et combler le vide. Cette dernière technique requiert de faire des points de suture qui pourront être ôtés après cicatrisation.